Vendredi 13.
Jour de chance pour certains, jour à éviter pour d’autres.
On dit que la chance sourit aux audacieux, ce qui reviendrait à expliquer que les heureux hasards n’en sont pas ! D’abord le mot chance est une déformation de chéance, du verbe cheoir, c’est à dire tomber. La chance était la façon dont les dés une fois jetés, retombaient pour livrer leur verdict implacable.
Encore faut-il lancer les dés, c’est-à-dire tenter sa chance. Pour augmenter ses chances d’être chanceux, il convient d’être cocu ou débutant, sans quoi elle vous tourne le dos. Si on vous donne une deuxième chance, saisissez-là. Il serait dommage de la laisser passer, mais attention, l’absence de chance n’est pas malchance. On dira plutôt qu’on n’a pas de bol, ce qui aurait pu être utile pour boire la vie comme du petit-lait, ou pas de veine, de quoi se faire du mauvais sang. Celui à qui rien ne sourit dira que c’est la faute à pas de chance alors que si ça se trouve c’est juste un malheureux concours de circonstances. Cela n’a rien à voir. Entendez par là que le manque de chance est une triste fatalité alors que les circonstances de la vie…Joyeuse cacophonie des destins qui tentent de s’exprimer et poussent certains vers la gloire, d’autres vers l’anonymat.
Le célèbre slogan disait que 100% des gagnants avaient tenté leur chance, en cela sont-ils les fameux audacieux du proverbe ? Quel mérite à attendre que des boules colorées dansant la gigue dans une cage transparente vous donnent l’opportunité de vivre vos rêves ? Dîtes-vous bien que tous ceux à qui on prête une chance formidable, en voyant leur quotidien brillant et leurs réussites s’enchaîner, ont sans doute un jour cherché à la provoquer en passant à l’action.
Alors le vendredi 13 vous porte-t-il chance ? Peut-être, peut-être pas. Rassurez-vous il vous reste le lendemain, le jour d’après et tous les jours qui suivent pour lancer les dés.
