L’humour c’est l’art du contre-pied, mais en fait qu’est-ce que l’humour exactement ?
Chacun a un peu sa définition, on voit globalement que c’est quelque chose qui est dit ou fait dans le but de faire rire mais une fois qu’on a dit ça, il faut arriver à déterminer ce qui peut être drôle, sujet à rire et c’est un peu comme les goûts alimentaires ou musicaux, c’est très personnel.
Le Larousse nous dit que l’humour… »est une forme d’esprit railleuse qui s’attache à souligner le caractère comique, ridicule, absurde ou insolite de certains aspects de la réalité ».
Félix Fénéon, décrivant l’humour de Marc Twain : « Il est caractérisé par une énorme facétie (émergeant parfois d’une observation triste) contée avec la plus stricte imperturbabilité, avec toutefois un dédain très marqué de l’opinion du lecteur, ses moyens favoris sont le grossissement forcené de certaines particularités, l’inopinée jonction de deux très distantes idées par l’opération d’un calembour ou par un jeu de perspective littéraire, l’accumulation patiente de détails allant crescendo dans le baroque, mais déduits avec une logique rigoureuse et décevante. » Voilà, on est d’accord, l’humour c’est comme l’amour, c’est vachement plus sympa et facile de le faire que de l’expliquer. D’autant plus que les procédés comiques qui génèrent l’humour et donc le rire sont nombreux.
Et pourtant les humoristes arrivent à faire rire des salles entières dont le public est forcément très varié ! Il faut arriver à trouver le trait d’esprit qui va rassembler par sa drôlerie de façon consensuelle.
Quand on est enfant, on rit d’un rien, de chatouilles, d’une grimace, de la glissade du copain, de la cabriole du petit chat, naïvement…et puis à mesure qu’on grandit, que le monde à nos yeux devient plus sérieux, plus froid, plus angoissant, plus difficile à supporter, on a une nécessaire envie de s’évader, de laisser les mots ou les situations nous avoir, nous accrocher et nous tirer vers ailleurs, comme le poisson mord à l’hameçon, succombant aux charmes du ver qui se tortille, et l’entraînant vers la mort.
Heureusement, nos vers à nous se tortillent simplement sur scène, à la radio ou à l’écran et nous mourrons de rire, sans conséquence autre que de laver notre esprit de la mélancolie qui l’atrophie.


